Kéry James
Si c'était à refaire

1. Si c'était à refaire (5'44)
2. Parce que (5'10)
3. Ce "a" d'avilissant (7'33)
4. Ces terres d'afrique (5'16)
5. La honte (6'47)
6. Deux issues (5'23)

  7. Cessez le feu ! (6'03)
  
8. Y'a pas d'couleur (3'30)
  
9. Soledad (6'45)
10. Déséquilibre (5'32)
11. C'qui nous perd (7'34)
12. 28 décembre 1977 (9'41)

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Kery James Vers le haut Si c'était à refaire Si c'était à refaire

Refrain
Je t'assure je garde les traces de mon passé
Ces choses qu'on ne pourra plus jamais effacer

Fini le temps où j'étais rieur,
Crainte, peur, douleur intérieure
Conséquence du passé et des erreurs antérieures
J'n'étais pas l'pire mais si loin d'être le meilleur
Assez pour craindre de finir buté au fusil mitrailleur
J'reviens de tellement loin,
Qu'il se peut que j'en pleure
J'reviens de tellement loin,
Que j't'avoue parfais j'en pleure
J'croyais être prêt
Mais les choses ont pris une telle ampleur
De quoi semer la terreur
Dans le plus arrogant des cœurs
Des mecs que j'connaissais se sont fait fumer
Pendant qu'j'étais plongé dans un nuage de fumée
J'ai beau pleurer toutes mes larmes
Mais ils ne reviennent pas
La cité et ses drames parfois on s'en remet pas
Me voilà balafré à jamais
La blessure est interne et à tout moment elle soigne
Si c'était à refaire assurément j'f'rais autrement
Mais les choses sont telles qu'elles sont
Et ce ne sera jamais autrement
Et j'garde les traces de mon passé
Ces choses qu'on ne pourra plus jamais effacer

Refrain

Si c'était à refaire, j'agirais avec plus de sagesse
Envers ma mère
Je ferais preuve de plus de tendresse
Plus souvent je la prendrais dans mes bras
Lui glisserais un " Je t'aime "
Puis " Maman, ne t'inquiète pas "
J'serais un gosse obéissant solide et apaisant
Pas un poids montré du doigt
À la réunion des parents
Si c'était à refaire,
J'aurais voulu que ma mère soit fière
Afin d'être utile à mes frères,
Poursuivre une carrière scolaire
Si c'était à refaire, j'aurais éteint ce premier joint
Qui dans l'bain de l'insouciance
M'a fait sauter à pieds joints
Si c'était à refaire,
Ne crois pas qu'j'referais de même
Beaucoup cherchent l'adversaire
Quand les problèmes proviennent d'eux-mêmes
Si c'était à refaire,
J'aurais même fuit les murs de la téc'
Avant que j'le laisse, j'dirais " Je t'aime " à L.A.S.
J'lui dirai " Mec, nos conneries faut qu'on les cesse,
Avant l'jour où on rend compte de nos faits et gestes "
Si c'était à refaire je ne me serais pas réclamé
D'une mafia ou d'un gang
Au point que les flics en soient alarmés
J'me serais méfié de tous ces soi-disant amis
Parmi ces soi-disant amis
Se cache souvent ton pire ennemi
Si c'était à refaire, j'aurais combattu l'ignorance
Celle-la même qui nous a poussés à sombrer dans l'extrême violence
Si c'était à refaire, j'n'aurais pas traîné tard la nuit
" Pour une poignée de dollars "
J'n'aurais certainement pas écrit
Si c'était à refaire, j'aurais avoué ma faiblesse
Mais au contraire, j'ai crié que " K'1 Fry, tu peux pas test ! "
Si c'était à refaire, ma langue j'l'aurais préservée
J'aurais souhaité me taire
Seule pour le bien j'l'aurai réservée
Si c'était à refaire, assurément j'ferais autrement
Mais les choses sont telles qu'elles sont
Et ce ne sera jamais autrement
Et j'garde les traces de mon passé,
Ces choses qu'on ne pourra plus jamais effacer

Refrain

Avant l'heure c'n'est pas l'heure et après l'heure
C'n'est plus l'moment
On naît on vit, on meurt
Mais c'que l'on ignore c'est comment
Chaque respiration nous rapproche de notre échéance
La vie ce n'est pas un film,
Qu'on s'remet à la prochaine séance
Chaque jour,
Ce sont des pages de nos vies qui s'écrivent
Nos gestes et nos faits, c'est ce qu'ils y inscrivent
J'pense au mal qu'on s'est fait
Plus qu'au mal qu'on a fait
Mais le mal qu'on s'est fait
Conséquence du mal qu'on a fait
Les regrets profitent aux vivants et pas aux morts
Je m'excuse auprès de ceux
À qui j'aurais pu faire du tort
Car du jour de ta mort
Sois certain que personne t'informe
Reconnaître ses torts, c'est ça être un bonhomme
Et y'a tant de gens que j'aurais voulu embrasser
Mais les jours les mois et les années sont passés
Malheureusement ces gens-là ont trépassé
Me laissant que mes pleurs et mes regrets
Me voilà balafré à jamais
La blessure est interne et à tout moment elle saigne
Si c'était à refaire assurément j'f'rais autrement
Mais les choses sont telles qu'elles sont
Et ce ne sera jamais autrement
Et j'garde les traces de mon passé
Ces choses qu'on ne pourra plus jamais effacer

Refrain

 
Kery James & Salif Keita Vers le haut La honte Si c'était à refaire

Génération qui fait honte à ses Parents
Certains de nos frères
Ne savent même plus qui ils sont
Déracinés, vidés de leur culture
Oubliant leur passé, gâchant leur futur
Fils d'immigrés, élevés dans le respect
Perdus en France comme dans un brouillard épais
Lorsque les fils ne ressemblent plus à leur père
Et que les filles tiennent très peu de choses de leur mère
Les familles pleurent, saignent et se déchirent
Jusqu'à ce que l'indifférence remplace le dialogue
Parents que l'inquiétude fait vieillir
Enfants que l'arrogance ramène à la morgue
Ignorance aux douloureuses conséquences
J'déplore l'état du jeune africain en France
Génération qui choisit l'autodestruction
Génération qui fait honte : " Salif chante "

Refrain

Génération qui fait honte à ses Parents
Troque ses valeurs contre celles de l'occident
Dispersés comme un troupeau de moutons sans berger
Inconscients que leur conscience est assiégée
Sujets aux mauvaises suggestions
Ils cherchent réponses
Mais aux mauvaises questions
Ils n'aiment pas ce monde
Mais ne souhaitent pas le changer
Il ne connaissent pas l'ennemi
Mais veulent se venger
Ils confondent richesse et réussite
Ce dont ils ont besoin et ce qu'ils veulent
Ce qu'ils veulent n'est pas, ce dont ils ont besoin
À observer ceux qui ont tout,
Ils croient qu'ils n'ont rien
Ils pensent rarement à ceux qui ont peu
Et leurs parents ne se reconnaissent plus en eux
Eux, de leurs Parents n'ont que le nom
Génération qui fait honte : " Salif chante "

Refrain

Génération qui fait honte à ses Parents
Au lieu d'l'argent, ramène les flics à la maison
Est-ce comme ça que tu les remercies ?
Faudrait qu'un jour tu prennes le temps de leur dire " merci "
Les yeux fermés, les oreilles sourdes, le cœur aveuglé
Pendant que tes parents étouffent dans la pénombre
Ne vois-tu pas sur leur visage qu'ils sont fatigués ?
Ne sens-tu pas leur nostalgie du pays?
Ils t'ont élevé, toi, qu'as-tu fait pour eux ?
Ils t'ont soigné quant à toi tu les rends malades
Ton père ne voie pas, il est trop digne
Aller te chercher au commissariat l'indigne
Et il n'aime pas que tu salisses son nom de famille
Génération ton ingratitude chagrine
Génération ton ingratitude chagrine
Génération qui fait honte : " Salif chante "

 
Kery James Vers le haut Deus issues Si c'était à refaire

Issu ses quartiers meurtriers,
Là où le meurtre y est trop fréquent
La vie de you-voi et ses conséquences
J'raconte les tripes du ghetto, ses ambiances louches
Quand sonne le fusil à pompe
Tout le monde se couche
Pas un voyou qui fasse long feu t'es prévenu
À peine tu viens d'ouvrir les yeux que t'es détenu
La mort ou la prison t'as que deux issues
L'histoire s'répète et tu crois être le plus vicieux
Tu veux grimper par n'importe quel procédé
T'es donc sujet à de judicières procédures
La rue te guette, mec, les flics aussi
T'as peut-être vendu une barrette à un vil-ci
Entre les traîtres et les balances
Tu te balances comme sur un fil
Ta carrière peut prendre fin sur un coup de fil d'une balance
Un mec se tient mal et passe à table
Et ton numéro d'écrou remplace celui de ton portable
Là, tu connais l'envers du décor, la prison et son univers hard-core
Faut qu'tassumes même si son atmosphère t'asphyxie
Le juge t'allume et fait béton ton sursis
Affaibli malgré ton moral d'acier, leurs barreaux tu souhaiterais pouvoir les scier
Maintenant que la parole devient l'encre, tu te rends compte
Qu'il y a peu de gens pour qui tu comptes
Peu de courriers et encore moins de mandats
Qu'est-ce que tu crois ?
" Pour survivre t'es pas assisté "
Ta mère n'a que ses yeux pour pleurer
Le cœur serré tant que son fils est incarcéré
Ebranlée par cette douloureuse conviction
Qu'elle a échoué, manqué à ton éducation
Et dès que t'es sont ça y est t'es reparti
" Puis t'es reparti dès qu't'es sorti "
Les plus jeunes te prennent pour modèle
Ils comptent sur toi pour que tu leur fasses prendre de l'oseille
Ça t'arrange vu que t'as les flics sur les reins
Tu n'hésites pas, les mômes tu les fous sur le terrain
Tu veux pour eux c'que tu ne voudrais pas pour ton fils
Et ta morale ne l'emporte pas sur ton vice,
Te remettre en question, pour toi pas question
Tu te fous du monde ces flics et leurs questions
Tu te méfies de tout même des sourires
Tu sais qu'en prison
Beaucoup voudraient te voir pourrir
D'autres te voir mourir après t'avoir fait courir
Pour parvenir à cela
Ils seraient même prêts à te nourrir
Là où les ennemis et les amis se confondent
Peux-tu dire qui sur ton sort viendra se morfondre
Les gens t'aiment tant que t'es rentable
T'es réputé mais peu fréquentable
T'étouffes car la vie que tu mènes t'étrangle
Tu deviens " ouf ", tu connais la loi du boomerang
T'es dans l'attente
Celi qui ne frappe pas mais entre
On dit que tu pèses
Pourtant tu vis la peur au ventre
Pas étonnant
Y a pas que les flics qu t'as sur le dos
Peux-tu dénombrer le nombre de types
Qui voudraient ta peau ?
T'as vu, tes ennemis t'es incapable
De les dissocier de tes amis
Car en fait t'as pas d'amis, juste des associés
T'es entouré de gens et rarement seul
Mais surprenant la façon dont tu te sens seul
Ton histoire est triste
Mais malheureusement t'es pas le seul
Ni le dernier que l'argent va mener à son cercueil
Car dans ce milieu tu fais rapidement des jaloux
Des mecs qui te voient debout
Et souhaiteraient te mettre à genoux
Ainsi peu probable
Que tu puisses avoir une fin heureuse
Tu peux compter les jours
En attendant qu'une balle te creuse
Avoue que le quartier t'a eu
Et que comme à l'intérieur à l'extérieur
T'es comme détenu
T'es même pas certain
De pouvoir assurer une descendance
T'en peux plus, " La nuit tu ne dors plus "
Tu penses aux potes que t'as perdu
T'aurais jamais cru
Que la vie de you-voi serait re-du
C'est émouvant,
Tu t'enlises dans des sables mouvants
Et tu ne fais que t'enfoncer à chaque mouvement
T'aimes une femme qui elle, aime le calme
Mais ne souhaite pas épouser tes histoires de shit et de came

Te voilà bloqué entre deux, t'es prévenu
Y'a pas un voyou qui fasse long feu
Si t'as des gosses,
Qu'est ce que tu va leur apprendre ?
Comment se faire respecter
Et devenir le chef de bande ?
Leur diras-tu que pour devenir millionnaire
y a pas besoin de diplômes
Et que papa fut un gangster ?
Combien de jeunes sur cette route à deux issues ?
Ainsi vivent beaucoup de mecs d'où je suis issu
Combien d'entre eux n'atteindront pas la trentaine ?
Au lieu d'un an ou deux
Ecoperont d'une vingtaine d'années
Là où sont couronnés les condamnés
Faire marche arrière ils appellent ça déballonner
Mais t'es prévenu,
Y'a pas un voyou qui fasse long feu
Tu te feras buter dès que tu sortiras sans ton feu
T'es prévenu y'a pas un voyou qui fasse long feu
Tu te feras buter dès que tu sortiras sans ton feu
La mort ou la prison
En d'autres termes, quatre murs ou planches
T'es prévenu, y'a pas un voyou qui fasse long feu
T'es prévenu, la rue ne t'offre que deux issues
La mort ou la prison
En d'autres termes,
Quatre murs ou quatre planches

Refrain

 
Kery James Vers le haut Cessez le feu ! Si c'était à refaire

Un jour viendra où j'quitterais cette terre
Mais j'souhaite que les gens s'rappellent de cet air
C'est un appel à la paix
Une opposition à la violence
Un cessez-le-feu pour tous les jeunes
Des ghettos en France
Que les armes soient posées, les esprits reposés
Les pulsions maîtrisées et le diable méprisé
J'crois franchement qu'il est temps
Que l'on hisse le drapeau blanc
Afin que nos trottoirs ne soient jamais plus couleur sang
Passe-moi donc le mic
Que j'rende hommage aux disparus
A ceux parmi nous qu'ont été victimes de la rue
Ceux qui ont quitté ce bas-monde
A la suite de mort violente
Souvent la conséquence
D'une adolescence insolente
Rage, douleur et larmes, chacun son tour
La violence un boomerang dont est assuré le retour
Combien sont partis avec l'intention de se ranger
Alors que leurs ennemis, eux, voulaient s'venger
Il faut cesser le feu

Refrain

C'est la rue et ses dangers
J'ai poussé parmi les inconscients
Vécu tant d'situatbons au déroulement bouleversant
L'amertume au ghetto j'en ai l'empreinte
Parsemés de craintes sont les chemins
Qu'on y empreinte
S'y multiplient les teintes, plaintes et empreintes
Le respect s'y perd, la morale y est enfreinte
C'est une spirale insouciance.
Une marée d'intolérance
Qui fait que les jeunes vacillent
Dans une tornade de violence
Des vies mouvementées rythmées
Au son des fusillades
Pendant que la police tarde.
Les jeunes se tendent des embuscades
Pas étonnant qu'ils sursautent
Même à la fermeture des portes
Le diable frappe à leurs cœurs
Et certains lui ouvrent les portes
À force d'arrogance, ils basculent dans l'ignorance
Beaucoup se la sentent d'ôter une vie avec aisance
Constate que l'état s'dégrade,
Peu-à-peu s'enflamment nos banlieues
C'n'est pas ignoré en haut-lieu, messieurs
Il faut cesser le feu !

Refrain

Combien de mères veillent
Jusqu'au retour de leur fils
Apprennent leur décès de la bouche de la police
D'abord exaspérées, les voilà désemparées
Le meurtre de leur gosse
Crois-tu qu'elle s'y soient préparées ?
Elles ont allaité, porté neuf mois le défunts
Et en un seul geste
C'est vingt ans d'espoir qui s'défont
C'est le destin,
La mort ne prévient pas mais elle contraint
Universelle, aucun être humain sen abstient
Trop de rancœurs dans nos cœurs,
Trop de morts dans nos rangs
Doucement, c'est l'inquiétude
Qui dévore nos parents
Les familles paient le prix cher,.
Perdent des êtres chers
Les douleurs sont profondes,
Quand l'âme se sépare de la chair
Si j'écris rage, douleur et larmes
C'est qu'j'tire l'alarme quand parle l'arme
C'est qu'j'tire l'alarme quand s'égarent nos âmes
Et que le ch-chayton les réclame

 
Kery James Vers le haut Y a pas d'couleur Si c'était à refaire

Message d'amour même en temps d'guerre, alors certains attisent les passions
Moi, j'rappe pour les noirs, les arabes et les blancs
Sache que j'suis pas d'ceux qu'effraie la différence
Ta couleur de peau pour moi n'fait aucune différence
Y'a pas d'couleur pour aimer, pas d'couleur pour souffrir
Pas une couleur qui t'empêche de mourir
Pas une couleur pour s'aimer, pas une couleur pour sourire
Pas une couleur pour pleurer et tu l'sais
Dans nos différences nous sommes liés
Nos apparences ne sont pas toujours le reflet
De c'que contiennent nos cœurs et c'est c'qui importe
Y a pas d'couleur pour qu'la mort t'emporte
Y a pas d'couleur pour tricher, pas d'couleur pour tromper
Pas d'couleur pour blesser ou tuer
Pas une couleur qui t'immunise contre la douleur
Pas une couleur qui rende supérieur, sache-le !

Refrain

Y a pas d'couleur pour être stupide, ignorant, raciste et borné
Pas une couleur attitrée à l'absurdité
Pas une couleur qui prouve ton intelligence
Pas une couleur qui témoigne de ta tolérance
Pas une couleur qui t'empêche de t'sentir seul
Foudroyé, rescapé d'un amour manqué
Pas une couleur qui t'abrite de la pauvreté
Pas une couleur qui garantisse ton honnêteté
Pas une couleur qui te protège de l'erreur
Frère, pas une couleur qui te protège de la peur
Sœur, pas une couleur qui t'innocente de toute injustice
Aucune couleur ne garantit ta réussite
J'connais les méfaits du racisme et c'qu'il provoque
Quand l'exclusion devient rage, arrive le choc
Même en temps d'guerre, alors qu'la paix agonise
J'réanime l'amour dont l'absence m'épuise

Refrain

 
Kery James & Leila Rami Vers le haut Soledad Si c'était à refaire

La rue a fait de moi Kéry James le mélancolique
Le solitaire même entouré d'acolytes

C'est l'art d'être seul même en public
D'entendre trop fort
La lourdeur des choses non dites
C'est l'art d'écrire pour réparer ses erreurs
Très fort l'ouvrir pour cocher ses peurs
C'est souffrir et aimer en silence
Etre isolé loin de qui j'aime
C'est grandir sans vraiment en avoir le choix
Ne plus vivre mais plutôt mener un combat
Mais jusqu'à quand aurais-je la force de lutter
J'ai peur qu'un jour la solitude m'étouffe
J'ai besoin d'aide mais je n'aime pas en demander
J'sais même plus d'où me provient cette habitude
Parmi les mecs au sang chaud au cœur de glace
J'ai grandi
Chacun tient son rôle dans cette tragédie

La rue a fait de moi Kéry James le mélancolique

J'garde les traces de mon passé, des déceptions j'en ai passé
Avec mes rêves, c'est ma jeunesse qui s'est brisée
J'reviens de loin, j'respire la souffrance
J'crie plus ma rage. Mec, j'vieillis en silence
Mes yeux transpirent tellement, j'ai mal
J'pense aux sœurs et aux frères
Qu'ont toujours c' voile
Leur sort m'inquiète mais mon cas est grave
Malgré c'que j'souhaite, c'que j'réalise me navre
Mon passé lourd m'empêche de m'sentir léger
J'n'ai qu'un temps court pour pouvoir m'alléger
Trop terre à terre, j'n'arrive pas à planer
Mon innocence se perd, s'éteint
Comme une fleur fanée
J'suis la preuve qu'on n'a pas toujours c'qu'on veut
Et que c'qu'on veut
N'est pas toujours c'que l'on peut
Aux joies succèdent les larmes et les maladies
Comme le soleil à la pluie, le jour à la nuit

Refrain

Cette mélodie m'inspire la tristesse
Pour être franc elle me rend triste, elle
Réveille en moi ce pourquoi je suis artiste
un truc profond spécial qui vient des tripes
Qui fait de moi Kéry James le mélancolique
Lassez moi chanter la vérité
Apaiser la douleur des déshérités
J'en ai le besoin, la volonté
En toute honnêteté Kéry James l'incompris
Je ne suis qu'une âme peinée au vécu tragique
Où une âme apeurée, consternée et nostalgique
Alors j'm'exclame comme Feldman qui était slave
Fils de brave j'suis Kéry James l'ex-esclave
Ex-esclave de ses passions
Qu'écrit sa vie
Pour ne pas sombrer dans la dépression
Demain vient un autre jour malgré moi
Demain vient un autre jour malgré toi
C'est comme ça !

Refrain

L'itinéraire d'un jeune du ghetto
Qu'a connu les déceptions trop tôt
Emotif et à fleur de peau
Cherchant refuge dans le poids des mots

 
Kery James Vers le haut 28 décembre 1977 Si c'était à refaire

28 décembre 77, aux Abymes j’ suis né
D’une famille plus proche d’être pauvre
Que d’être fortunée
Mes parents sont originaires d’Haïti, terre indépendante
Que mon cœur a choisi pour pays
La plupart d’ mon enfance
Je l’ai passée auprès d’ ma mère
J’ peux pas ne pas mentionner
Qu’elle surmonta beaucoup de galères
Et elle continue à ramer, trimer, jusqu’à cette heure
Sur une main, je peux compter le nombre de fois
Que j’ l’ ai vue en pleurs
On nous fit venir en France
Au prix de nombreux sacrifices
Pensant que la France était terre de réussite
Octobre 85, dans c’ pays j’atterrissais
Le temps était gris et j’ignorais c’ qui m’attendait
Souvent les parents
Ont pour leurs gosses de l’ambition
Ainsi ma sœur et moi on s’est retrouvés en pension
Loin, de ma mère tu l’ sais enfance amère
Loin, de ses enfants pour une mère vie amère
Eloignés d’elle le temps
Qu’elle construise ses repères
Jusqu'à ce qu’elle nous récupère
Puis on a quitté la pension pour venir vivre à Orly
Et ce que j’ai vu ce jour là a sûrement changé ma vie
Dans un pavillon, ma mère louait une seule pièce
Qu’un rideau séparait, 30 mètres carrés au plus
Dans ce truc là on était 5 vivant dans la promiscuité
Ouvrir un frigidaire vide
Ne m’ demande pas si j’ sais c’ que c’est
Mais maman nous a jamais laissés crever de faim
Maman a toujours subvenu à nos besoins
Pour notre bonheur, elle a sacrifié le sien
Etonnant c’ que l’on peut faire
Par amour pour des gosses
Avant j’ portais pas de Nike air
Mais plutôt des jokers
Mon style vestimentaire
Provoquait des sourire moqueurs
C’ qui développa en moi très vite la rage de vaincre
La rage d’exister, l’envie de réussir
Influencé par les Orcas, Little Jay et Manu Key
Avec Teddy et Harry, Idéal j on a formé
A l’age de 14ans est sorti notre premier disque
Alors j’ai espéré pouvoir vivre de la musique
Mais mon rap était trop sincère, trop dur, trop franc
Conséquence succès d’estime
Mais trop choquant pour votre France
Idéal J, Teddy, Harry plus tard le DJ Mehdi,
Boubakar,
Le rap, j’ suis tombé d’ dans y’a bien longtemps
J’ t’explique en 2, 3 temps dix ans
C’est donc toute une période de ma vie
Et ici, j’ai une pensée pour ceux qu’ont partagé
Beaucoup d’ ces moments avec moi, Housni ; Samir,
Titi, Yezi, Jason, Manu Key, saidou, Karim, Yohan,
Mokobé, L.A.S Montana, M.S, Hackim, D.R.Y, Karlito,
Alariana

Puis l’ école contre la rue peu à peu j’ai échangé
Sont arrivés les premiers joints
Du lycée j’ai pris congé
J’étais de ces gosses qui auraient pu réussir
Mais légèrement trop féroce
Pour que le système puisse me contenir
Issu des blocs de béton
La rue m’attendait au tournant
Elle m’avait toujours guetté
Mais jusque-là j’ l’avait feinté
Et avant qu’ j’ puisse m’en rendre compte
Elle m’a emporté avec elle
Est venu l’époque que j’appelle
« entre rap et business », Entre rap et business
Mes potes et moi grosse équipe
Veux tu qu’ t’ te raconte la suite skunk, popo et shit
Transaction illicites
Sur le terrain on prend des risques
On prétend devenir millionnaire
Sans jamais rien donner au fisc
Sans même s’en rendre compte,
On s’enfonce dans la violence
Le plus souvent sous défonce,
Tout c’qui bouge on t’le défonce
Une embrouille on bouge à dix,
A côté ça on vend des disques
Jusqu’à croire réellement que
« Tu peux pas test Mafia d’Afrique »
Les ennemis se multiplient
Jusqu’à c’qu’on n’puisse plus les compter
Et vu qu’la vie n’est pas un film
Le K’1 fry sort enfouraillé
On sait et on sent on sait et on sent
Que ça part en boulette
Ça parle de s’ranger
Mais qu’après avoir pris des pépettes
C’est c’que j’appelle la rue et ses illusions
Derrière lesquelles se cache la mort ou la prison
La prison, mes potes y rentrent, sortent, reviennent
Et moi j’échappe à leur justice de justesse
C’est dans la rue que j’ai appris à connaître L.A.S
Et su que derrière tout dur
Se cache un peu de faiblesse
aujourd’hui t’es avec un pote et vous vous charriez
Mais t’attends pas
A c’que la mort t’envoi un courrier
L.A.S nous a quitté subitement
Que Allah le préserve du châtiment
Dans ce bas monde les actes et pas de comptes
Dans l’au-delà, les comptes et pas d’actes
J’me suis réellement senti en danger
J’ai su qu ’j’ risquais de me noyer
Si jamais j’ plongeais
Les vagues de la violence
Tôt ou tard m’auraient submergé
Victime de mon insolence,
De la rue j’suis un naufragé
Et j’ai nagé, alourdi d’un fardeau
De mes regrets chargé
Et même à ce jour ne crois pas que j’ai émergé
Je t’assure, j’garde les traces de mon passé
Tu sais ces choses qu’on ne pourra pas effacer
Puis j’ai appris l’Islam cette religion honorable
De transmission orale
Auprès de gens bons et fiables
Elle m’a rendu ma fierté,
M’a montré ce qu’était qu’ un homme
Et comment affronté les démons qui nous talonnent
J’ai embrassé le chemin droit et délaissé les slaloms
Ceux qui m’ont éduqué j’ remercie j’ passe le Salam
A tous les musulmans de France
De l’Occident à l’Orient
Ceux qui ce bas monde voudrait quitter en souriant
Mes yeux se sont ouverts mon cœur s’est épanoui
Me fut dévoilé peu à peu tout ce qui m’a nui
Jusqu’à ce que je devienne de ceux
Qui s’inclinent et se prosternent
Voudraient aimer pour leurs frères
Ce qu’ils aiment pour eux mêmes
J’ai une vie et j’en connais l’sens
J’pars plus dans tous les sens
Ne sois pas étonné si au rap conscient
J’donne naissance
A la précipitation j’préfère aujourd’hui la patience
Aux paroles inutiles la sauvegarde du silence
A l’intolérance et racisme l’indulgence
Et à l’ignorance j’aimerais rétorquer par la science
Ce bas monde, terre de semences
Que plus tard tu récoltes
Le jour où l’âme te quitte subitement
Que la mort t’emporte
Sois intelligent et sèmes-y ce qui t’est utile
Ceci est l’enseignement de l’Islam et il hisse l’âme
Loin de tout extrémisme, la voie de droiture
L’unique voie à suivre et si le système te ceinture
L’Islam ramène l’amour,
Rassemble les gens de tous les pays
De toutes les origines, toutes les cultures,
Toutes les ethnies
Y’a pas qu’des riches et des pauvres
Y’a des gens mauvais ou bien
J’ai réappris à vivre
Compris les causes de notre déclin
Et quand j’regarde mon passé, j’ai failli y passer
Si j’n’avais eu l’Islam,
Peut-être que j’me serais fait repasser
Ou la moitié de ma vie en prison j’aurais passé
Pour ceux qui y sont passés ici j’ai une pensée
Combien sont partis
Sans avoir eu le temps de s’préparer
Chargés de péchés et d’injustice à réparer
Avant que la mort ne me vienne,
Faut qu’j’répare les miennes
Si j’veux récolter du bien,
C’est du bien qu’il faut que je sème
Un jour j’partirai et serais enveloppé d’un linceul
Au mieux de mes vêtements
Dans un modeste cercueil
Et lorsque je serais mort
Et que cette chanson tu t’remémores
Sûrement quelques larmes
Viendront humecter ta mémoire
maintenant tu sais d’où j’viens qui je suis et où je vais
et pourquoi mes textes de sagesse sont imprégnés
d’une famille plus proche d’être pauvre
que d’être fortunée
28 décembre 77aux Abymes j’suis né
et à une date que j’ignore un jour j’partirai

on naît, on vit, on meurt
mais ce que l’on ignore, c’est comment
et à une date que j’ignore un jour j’partirai
certains on dit l’exemple de l’être humain sur terre
est tel un commerçant,
il a pour capital sa vie,
pour bénéfices ses bonnes œuvres
et pour pertes ses mauvaises actions
28 décembre 77, j’suis né et un jour j’partirai
si c’étais à refaire assurément je ferais autrement
mais les choses sont telles qu’elles sont
et ce ne sera jamais autrement